Comprendre le principe de la méthanisation
La méthanisation est un processus permettant de profiter de la dégradation des matières organiques naturelles par des bactéries en absence d'air. Ce processus a pour nom la fermentation anaérobique. Ce procédé permet de dégager une source d'énergie renouvelable le Biogaz.
Quels sont les inconvénients de la méthanisation ?
Côté pile, la méthanisation permet de produire du gaz renouvelable et d'assurer aux éleveurs d'importants compléments de revenus.
Côté face, elle présente une vraie menace de pollution des sols et d'émission de gaz à très grand effet de serre
Méthanisation : un digestat bien indigeste pour les sols et les eaux
Les lisiers et fumiers sont riches en azote mais pauvre en carbone et donc faiblement méthanogène.
Pour que cela fonctionne et méthaniser rentablement, il est obligatoire d’ajouter des matières riches en carbone.
Cela peut être:
– des déchets d’industries agroalimentaires,
– des végétaux cultivés à cette fin (gaspillage de protéines),
– des matières grasses,
– des boues de station d’épuration (et leurs pollution),
– des déchets verts (sauf la fraction ligneuse dont la présence ne gêne pas mais ne produit pas de méthane).
Ces ajouts augmentent d’autant la production de digestat et augmentent donc énormément la quantité de pollution azotée à épandre pour un élevage.
On ne peut guère parler « d’un retour au sol » d’excellence des effluents d’un élevage.
La méthanisation ne peut être une excuse pour sursaturer les sols en intrants solubles.
Les aides à la méthanisation peuvent ainsi constituer quelque part des « aides à la pollution des eaux en azote et phosphore » surtout dans des régions calcaires aux sous-sols passoires alimentant les sources résurgences de rivières fragiles de plus en plus marquées par la dystrophisation.
Quels sont les problèmes de la méthanisation ?
Dans ses conclusions, l'Agence explique que « les intrants [matières qui entrent dans le méthaniseur] peuvent apporter des contaminants organiques, notamment des résidus d'antibiotiques résidus médicamenteux administrés aux élevages.
Cela inclut les bactéries, spores, parasites ou des bactéries antibiorésistantes.
Elle observe également des conséquences néfastes sur la reproduction des vers de terre
Lorsque le digestat bourré de pathogènes est épandu, il est consommé par le sol puis s’infiltre vers les cours d’eau et les nappes phréatiques »
Lorsque les bâches qui couvrent les digesteurs se détériorent, vous avez une fuite de méthane. Protoxyde d’azote « Le digestat est très volatil, l’ammoniac se disperse très facilement dans l’air. A son contact, il s’oxyde et va développer du protoxyde d’azote, un gaz à effet de serre 300 fois plus puissant que le CO2. »
À cela s’ajoute, l’apparition de l’oxyde d’azote, un polluant pris en compte dans les mesures actuelles de la pollution de l’air.
Mais aussi, le développement de particules fines.